C'est l'automne. Il y a des jours où la presqu'île quitte le rivage de l'estuaire et dérive au large, dans un autre monde,  à la recherche de quelques vaisseaux fantômes. 

Du côté de l'océan, la nuit est encore accrochée à la forêt. Sur les bords du lac, des pêcheurs alignent déjà leurs cannes. Le claquement d'une rame que l'on pose sur la barque dérange des martin-pêcheurs qui slaloment entre les roseaux.  Au fil du jour qui se lève les nuages  s'effilochent. Les bords du lac ce matin de septembre...

Nous sommes aux premiers jours de septembre. Le jour se lève à peine au dessus des marais. L'eau a déjà envahi les mares. Dans la rosière, les tonnayres s'affairent autour des tonnes, entretiennent, fauchent, récurent.  Dans la forêt toute proche, un cerf brame. L'automne n'est plus très loin...

C'est le pays où les vagues roulent sur la plage comme de la pâte de verre, où l'océan prend quelques fois les couleurs du feu. C'est le pays où certains matins l'on se réveille au milieu de la savane et où il arrive au surfeur de patiner sur la plage. Magique Médoc! ...

Sur le boulevard qui mène au front de mer, ce 28 août. La balade pour aller voir le coucher de soleil avant l'orage aurait du être banale. C'était sans compter sur un arcus qui roulait pesamment au dessus l'océan... Le rideau sur l'écran s'est levé...

Il y a des jours où les couchers de soleil se font plus discrets. Et pourtant...il suffit des derniers bleus du jour, d'un nuage qui s'attarde au dessus de l'océan et de quelques mouettes qui attendent patiemment que la vague se retire... Alors le bonheur vous tombe dessus.

Avant le grand ciel bleu, on pourrait se croire déjà en automne. Un vol d'alouette de mer passe en silence. Des avions laissent leur trace. Des passagers se réveillent, prennent peut être leur petit déjeuner, au dessus des marais...

Au delà de la forêt, le jour apparait. Les bateaux sortent de la nuit et voguent sur de l'or. Les rives du lac dessinent des poissons imaginaires. Au fil des minutes, avec le jour qui monte, tout s'efface.

Le soleil se lève à peine. La plage est déserte. Le long de l'esplanade, les bancs sont abandonnés. Encore endormi, sans enthousiasme, l'océan s'étale sur l'estran. Les machines s'affairent pour préparer la plage avant que les baigneurs n'arrivent. Optimiste, un surfeur vient chercher des vagues. L'un après l'autre, les bruits de Monta arrivent jusqu'ici..

La nuit dernière, le mauvais temps est passé au dessus de la presqu'île. Je suis allé voir les nuages passer au dessus des eaux métalliques de l'estuaire pour s'échapper ensuite vers l'est....