L'automne
Jean Le Gabier
Pas un souffle de vent. Pas un bruit. Silencieuse, la "rivière" gonflée des dernières pluies glisse lourdement aux pieds des carrelets. Pas âme qui vive dans les rangs. Après avoir fait la fête, ivres des dernières vendanges, les vignes s'endorment pour un long moment...
La tempête
Jean Le Gabier
Pressées d'arriver au rivage, les vagues se poursuivent sans relâche. Sur la crête des dunes, les oyats sont comme fous. Par à-coups le vent mugissant efface et redessine les cambrures de sable...
Un matin de septembre en Médoc
Jean Le Gabier
Du côté de l'estuaire les bleus de la nuit se dissipent en changeant de couleur. En silence, une trainée de nuages se gonfle peu à peu d'une lumière corail. Au loin, le murmure d'une vendangeuse qui retrouve ses rangs. Un corbeau croasse. Douze minutes entre la nuit et le jour qui se lève pour une nouvelle journée de vendange...
Un soir après l'orage
Jean Le Gabier
Au bout de la rue, l'océan. La lumière orange du couchant attire les promeneurs du soir. Un ciel fauve s'accroche à la flaque laissée par l'orage. On s'installe sur les bancs du front de mer, comme au cinéma. Pas un mot, de peur que la magie disparaisse.
Blanc
Jean Le Gabier
Le ciel chauffé à blanc, les nuages s'efface sur une page blanche. Blanc, l'océan s'étale lourdement. Blanc, le bateau glisse en silence sur l'horizon. Au bord de la plage la vague s'affale pesamment. Inquiète, la mouette se demande ce qu'il se passe..
Premiers soirs de septembre
Jean Le Gabier
Entre l'estuaire et l'océan, la lumière dorée du soir coule dans les marais. Le soleil passe lentement de l'autre côté, les aigrettes gagnent leur dortoirs. L'été s'échappe sur les autoroutes. La douce mélancolie des premiers soirs de septembre..
Des fins de jour d'or et d'argent
Jean Le Gabier
Du côte où le soleil se couche, des soirs doux. La plage lisse et déserte. Des fins de jour d'or et d'argent. L'océan s'endort...
L'estuaire à l'encre de chine
Jean Le Gabier
Marée basse. Les eaux ont quitté l'estey. En silence, la "rivière", comme l'on dit ici, glisse aux pieds des carrelets. Coulée métallique, polie par la lumière blanche et brumeuse du matin. Sur la rive, les ombelles des fenouils sauvages et les roseaux dessinent des dentelles à l'encre de chine...
Les vagues s'enivrent de vent. Les nuages se bousculent. Les ailes virevoltent sur l'océan. L'écume s'échappe à toute vitesse sur l'estran. Les promeneurs s'amusent des embruns...