Au bout de la rue, l'océan. La lumière orange du couchant attire les promeneurs du soir. Un ciel fauve s'accroche à la flaque laissée par l'orage. On s'installe sur les bancs du front de mer, comme au cinéma. Pas un mot, de peur que la magie disparaisse.
Le ciel chauffé à blanc, les nuages s'efface sur une page blanche. Blanc, l'océan s'étale lourdement. Blanc, le bateau glisse en silence sur l'horizon. Au bord de la plage la vague s'affale pesamment. Inquiète, la mouette se demande ce qu'il se passe..
Entre l'estuaire et l'océan, la lumière dorée du soir coule dans les marais. Le soleil passe lentement de l'autre côté, les aigrettes gagnent leur dortoirs. L'été s'échappe sur les autoroutes. La douce mélancolie des premiers soirs de septembre..
Marée basse. Les eaux ont quitté l'estey. En silence, la "rivière", comme l'on dit ici, glisse aux pieds des carrelets. Coulée métallique, polie par la lumière blanche et brumeuse du matin. Sur la rive, les ombelles des fenouils sauvages et les roseaux dessinent des dentelles à l'encre de chine...
Les vagues s'enivrent de vent. Les nuages se bousculent. Les ailes virevoltent sur l'océan. L'écume s'échappe à toute vitesse sur l'estran. Les promeneurs s'amusent des embruns...
Sur les chemins verts, près de l'abbaye, des nefs de chênes et de pins. Point de moines en prière sur la sente. Mais le silence est là. Les chants du geai, du merle et du coucou aussi. Des chemins pour méditer...