Les chemins ne sont plus praticables. Alors, faute d'espace, en fin de journée, depuis la fenêtre, je guette. Certains jours le ciel est désespérément trop gris. D'autres soirs il est trop blanc, trop plat, sans un nuage. Les ciels sans nuages n'ont pas de couleurs, le regard ne va pas bien loin. 

Confinement oblige, je trie, je classe, j'efface.

Dans la cuisine l'odeur du café plane plus longtemps que d'habitude. A la fenêtre, le jour se lève au bout du jardin. Des nuages retardataires passent au dessus des grands pins. Les tourterelles roucoulent, les genets sont en fleurs. Dans l'arbousier, les bergeronnettes discutent ...

Trois nuages sont passés, la nuit est tombée...

Ce n'est plus tout à fait l'hiver, ce n'est pas encore le printemps. Arrivant par l'océan, gonflées de pluie, les giboulées de mars passent au dessus des vignobles à toute allure. ...

Quand les nuages se poussent au dessus des plages sépias; sur la presqu'île, des routes d'argent filent sur l'encre de chine...

Le soleil vient tout juste de passer de l'autre côté.

Immobiles, les carrelets regardent passer la "rivière". Impassible, elle poursuit son chemin vers l'océan tout proche...

Ciel rouge le matin, pluie en chemin.

Dans les marais de février, en bordure de forêt, les choses n'ont plus vraiment de sens. L'imagination vagabonde au fil de l'eau... Se laisser aller....